France Bleu Touraine – L’invité d’Ici Matin Touraine

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À travers l’histoire de ses clients demandeurs d’asile, qu’elle défend depuis plus de 20 ans, l’avocate tourangelle Sarah Attali pose un regard bienveillant sur la question des réfugiés, un sujet qui cristallise de nombreuses tensions.

Ses clients l’appellent « Mama Mapassa ». Ce qui veut dire en lingala, la langue parlée au Congo, « maman de jumeaux ». Car pour les réfugiés qu’elle défend depuis plus de 20 ans, elle est un peu une maman. Et ça donne le titre d’un livre qui vient de sortir, aux éditions de L’Astre Bleu. Invitée de France Bleu Touraine, ce mercredi 23 octobre, l’avocate tourangelle Sarah Attali voulait « humaniser » l’immigration, qui ne cesse de susciter des débats en France.

« Souvent, on parle des migrants comme des envahisseurs, des personnes qui profitent d’un système, explique-t-elle. Moi, je voulais juste montrer qu’on ne quitte pas son pays pour rien. Ça peut être pour des raisons économiques, des raisons de santé ou politiques. Je trouve qu’aujourd’hui, on manque de bienveillance. Dès qu’il y a un problème d’ordre pénal en France, si c’est un étranger, on met en avant le fait qu’il soit étranger. »

Face au gouvernement qui réfléchit à une nouvelle loi immigration, poussé par le Rassemblement national, et qui demande aux préfets d’appliquer la doctrine « expulser plus, régulariser moins », Sarah Attali lève les yeux au ciel. « Moi, ça m’horripile. Et ça ne correspond pas à la réalité. Je vais parler de réalité économique. On a une loi qui date du mois de janvier 2024. Certains décrets n’ont pas encore été appliqués. La loi permet de régulariser des personnes qui ont eu des fiches de paye sur les 12 derniers mois, qui ont trois ans de présence en France, parce qu’il y a des employeurs qui ont besoin de ces personnes. Donc, il y a une réalité économique qui est masquée par des déclarations politiques, qui visent, à mon avis, à draguer, entre guillemets, les votants d’extrême droite. »

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